jeudi 26 mai 2011

COCO ET CHRIS AU PORTUGAL

Il existe des mecs que l'on appelle acteurs de marché. Ces mecs là ont au moins un point commun avec nous, ils se trimbalent avec un gros bagage. Le notre est à roulettes et chargé de mini jupes, brosse à dent, crème solaire, plus toutes sortes de trucs jugés utiles lorsqu'on quitte la France l'espace d'une semaine. Le leur est lourd de diplômes, lettres de recommandations et autres K€, jugés acquis lorsque son boulot consiste à noter un pays sur sa capacité à gérer ses finances, et ainsi contribuer directement à augmenter sa dette à coup de prime de risque... Bref, ce genre de mec sérieux à qui rien n'échappe, pas même le Portugal, qui tentait de la jouer discrète au dernier rang de la classe européenne et qui, malgré tout ses efforts, n'a pas même pas obtenu la moyenne. Punition : 80 milliards d'€. Quatre économistes Portugais ont porté plainte contre les agences de notation pour «pratiques abusives» ayant provoqué de «graves dommages aux intérêts de l'État et du peuple portugais», remettant ainsi en cause l'impartialité des acteurs de marché et leur bagage, mais je ne m'étalerai pas sur le sujet, moi dont la valise ne contient pas un 1/4 des billets que le Portugal doit à ses créanciers.

C'est donc dans ce contexte, et quelques centaines d'euros en poche, que nous avons atterrit à Porto par une douce matinée d'avril. Sachant que la France détient 30% de la dette portugaise, et vu l'accueil chaleureux qu'il nous a été réservé, il faut au moins avoir la décence de reconnaitre que les portugais ne sont pas rancuniers. Il faut aussi admettre que deux touristes en mini jupe tout sourire de découvrir de nouvelles contrées, ne suscitent que sympathie et enthousiasme chez les indigènes, victimes ou non de la crise, car cela n'est pas l'apanage des lusitaniens. Montre-nous ta cuisse blanche au sortir de l'hiver, je te parlerai de l'histoire de mon pays. Bon... Va pour la cuisse, mais remets nous deux caïpirinhas por favor. L'alcool délie les langues et universalise le langage. C'est toujours au bout du quatrième verre, à l'heure ou même notre langue natale devient floue, que l'on refait le monde le plus clairement. C'est ainsi que José, notre ami d'un soir... d'un bar... de boire s'est arrêté, et m'a demandé : "Coco, por que os franceses don't like le Portugal ?". Saisissant son incompréhension au travers des volutes de fumées et des vapeurs de cachaça, une vérité m'est soudain apparue. Fidèle à lui même et au rang supérieur qu'il s'est adjugé, le français ne fait preuve d'aucune animosité envers le portugais, juste d'une profonde ignorance. Le français ne connait rien du peuple qui constitue la plus grande communauté d'immigrés de l'hexagone. Et pourtant, après Lisbonne, Paris  est la ville qui recense le plus de portugais au monde.

Mises à part toutes ces considérations financières et linguistiques, le Portugal est un pays comme un autre. Ce n'est pas la destination qui fait la richesse du voyage. C'est le voyage qui fait la beauté du pays. Un dénommé Alphonse Karr, dont le nom n'a pas marqué l'histoire, a dit que "Les voyages prouvent moins de curiosité pour les choses que l'on va voir que l'ennui de celles que l'on quitte."  Voyager nous abstrait progressivement d'un espace temps que l'on connait trop bien. En cela réside la nécessité de concevoir le voyage par l'itinérance. C'est en avançant que l'on se déleste petit à petit du matériel, de la ration quotidienne de croquettes du chat, de l'ennui, du RER de 08h30, de la fatigue, au mieux de la bienséance qui gouverne nos comportements au quotidien. Au diable les voyagistes et leurs séjours au CLUB BLUE BAY BEACH 4* all inclusive à 649 € la semaine, ces gens là sont malhonnêtes, ils déportent les touristes par charters vers des camps qui ressemblent étrangement à vos cités dortoirs, avec le risque quasi inévitable de poser sa serviette au côté de celui qui vous rappellera plus étrangement encore votre voisin de palier... Fuyez ! A pied, à cheval, en voiture, fenêtres ouvertes, musique à fond, criez, riez, ratez la sortie ! A chaque étape, buvez, dansez, oubliez l'heure, le code de votre immeuble et la sombre histoire de cette femme de chambre New Yorkaise...  Dormez, et de nouveau tracez, galérez, avalez les kilomètres, la cachaça...

On the Road again my friends ! Be Free, Fast & Furious 5 weeks a year !

jeudi 11 février 2010

COCO ET MIKE EN ARGENTINE

Qu'ouïs-je ? Tous les vents du monde se retrouvent un jour dans le sud de l'Argentine et amènent avec eux les rumeurs et les chuchotements qu'ils ont entendu aux quatre coins du monde, par delà les frontières et les océans, pour dénoncer l'ignominie de ceux qui ignorent tout du bon goût. Et si le vent souffle si fort dans la pampa, c'est sûrement pour crier sa colère et son incompréhension. Car mes chers compatriotes, le désert m'a livré une bien triste nouvelle, le touriste français est reconnu à l'unanimité "pire touriste du monde" par les pays qui l'entourent... C'est pourquoi, avant même d'entamer cet article, je me dois de rétablir la vérité au nom de tout ceux qui ont le sens des priorités lorsqu'ils voyagent.

Je m'explique. Depuis sa plus tendre enfance, le Français, même moyen, est bercé par la douce odeur du Bourguignon qui mijote à feu doux, ses papilles gustatives atteignent l'extase lorsque pour la première fois ses molaires sont assez longues pour croquer dans le meilleur pain au monde, son bulbe olfactif s'affole quand son nez se plonge dans un verre de Bourgogne, son œil brille chaque fois qu’il voit le fumet s'élever de son assiette.... Et puis un jour, le Français, tel que je vous le décris, ses sens surexcités, se lance à la conquête de contrées lointaines... Malheur à celui à qui le voyage a donné grand faim et qui se rue plein d'allégresse dans le premier restaurant qu'il croise sur son chemin. L'atterrissage est souvent brutal et la déglutition forcée. On accuse le touriste français d'être pingre et arrogant mais soyons clairs messieurs les hôteliers, pour obtenir une petite pièce et une révérence de la part de celui qui est réputé avoir le sens du bon goût, il faudrait déjà avoir du palais.

Le sujet mériterait d'être plus amplement développé ne serait-ce que pour nos voisins britanniques qui n'ont aucun mérite à être courtois quand on connaît la composition de leur alimentation de base, mais revenons en à nos moutons, ou plutôt à ceux qui peuplent la Patagonie car c'est bien là l'objet de mon récit. Il existe encore en ce bas monde des endroits ou la nature a su conserver ses droits à force de caractère et à renfort de vents violents en provenance de l'Antarctique repoussant vers le Nord tout projet d'urbanisme. En Patagonie australe, on trouve moins de 3 habitants au km², la plupart descendant des premiers colons européens à qui le gouvernement a offert des terres, du bétail et un toit au début du XXème siècle dans le but de peupler les frontières de l'Argentine et ainsi décourager les assauts chiliens visant à conquérir le territoire.

Avant eux, seuls quelques tribus indiennes peuplaient ces terres hostiles balayées en permanence par des rafales de vent glacées. On dit que le vent rend fou, j'en suis convaincue depuis que j'ai vu ces photos en noir et blanc d'enfants vivant à moitié nus dans les neiges hivernales, car le touriste français, aussi pingre soit-il, n’a pas hésité à acheter la panoplie complète Quechua en Gore Tex, condition sine qua non à sa survie pendant l'été Patagonien. Mais à poil ou en polaire, nous sommes tous égaux face à l’immensité de cette terre, nous ne sommes rien. Nous ne sommes rien car personne ne nous voit alors il convient juste de se taire. Puis, lorsqu’on se tait, petit à petit, on se met tout doucement à voir, à entendre, à sentir et à ressentir… C’est à ce moment que la nature apparaît sous vos yeux ébahis et sous toutes ses formes parce qu’elle vous a oublié dans un coin de désert. What the hell ! Le désert grouille de bestioles sauvages ! Les lièvres et les renards vous matent derrière les bosquets, les autruches vous snobent et les guanacos vous aguichent du regard. Les flamands roses se désintéressent de votre teint pâle, le puma et le condor restent inapprochables… Soyons discrets…

J’entends un rire moqueur, est-ce la nature qui se fout de notre gueule ou le vent qui commence à nous donner des hallucinations auditives ? Je ne laisserai jamais un hôtelier étranger sans palais critiquer nos manières mais peut-on en vouloir à la nature de se fendre la gueule en voyant deux touristes français à bords d’une Ford Ka dégainant le Canon EOS 40D tous les 100 mètres à la simple vue d’un beau caillou ou d’un lama broutant une touffe d’herbe ? Il me semble que la réponse est claire… Non ! D’ailleurs nous ne lui en tenons pas rigueur car elle nous a offert en échange des paysages à couper le souffle, un lac contenant 220 milliards de m3 de flotte, un glacier couvrant une surface de 250 km², une route parcourant 4000 km… Ca vous parle ? Non, car il faut le voir pour savoir ce que cela représente. Ceux qui sont restés trop longtemps face au vent de Patagonie disent que cette terre est un songe, une terre de mystères et, de secrets dont on garde pour toujours l'énigmatique obsession. Sont-ils eux aussi devenus fous ? Je ne sais pas mais cette conclusion me plaît. Amis de la poésie, bonsoir.

Partager

lundi 20 avril 2009

COCO OUTAN

Dans son édition du 16 avril 2009, Le Monde nous informe : Les pêcheurs du Nord se fâchent, les petits actionnaires sont en colère, les citoyens indiens votent sans trop savoir, les étudiants chinois achètent leurs diplômes et le président américain veut casser la baraque. Je me serais arrêtée à cette triste une si un petit encadré vert ne s’était glissé entre toutes ces nouvelles grises. Vert comme la nature, vert comme l’espoir, vert comme les forêts indonésiennes dans lesquelles vivent les Orangs-outans que l’on pensait tout prêts de disparaître.

Mais voilà, une ONG américaine a découvert plusieurs centaines, voir plusieurs milliers d’Orangs-outans sur l’île de Bornéo. Ne serait-ce que parce qu'il s'agit de l'unique bonne nouvelle de la journée, elle mérite d'être répandue. Ceci est un message d'espoir mes frères humains, nos frères outans s'accrochent à leurs branches pour ne pas disparaître. Du haut de leurs arbres, ils contemplent, tels de vieux sages, le triste spectacle de la déforestation qui s'offre à eux.

J'ai ressenti une grande émotion en lisant ces quelques lignes car j'éprouve un attachement tout particulier envers ces grands singes. Peut-être parce que bien que cette espèce ait commencé à diverger d'avec les lignées humaines il y a 25 millions d'années, elle n'en demeure pas moins la plus proche de l'homme d'un point de vue génétique et de la femme que je suis d'un point de vue capillaire. Beaucoup sont troublés par les similitudes que nous partageons avec cette espèce. Je suis pour ma part fascinée par le regard de cet animal au travers duquel se reflète toute son intelligence.

La plus grande marque d'intelligence dont ont d'ailleurs fait preuve les Orangs-outans remonte peut-être à 25 millions d'années en serrant la main à leur cousins humains et en leur disant : "Nous nous arrêtons là sur le chemin de l'évolution, nous avons tout ce dont nous avons besoin." Après quelques milliers d'années de réflexion, l'humain a répondu : "Bonne continuation mes frères, c'est ici que se séparent nos chemins, nous voulons voir ce qu'il y a plus loin..." D'aucuns prétendent que Dieu a créé l'homme à son image, d'autres se sentent libres de penser que l'homme créa Dieu pour lui pardonner les offenses qu'il n'a pu s'empêcher de commettre à partir de cet instant.

Pendant 25 millions d'années, l'Homme de la forêt au regard si profond s'est assis sur sa branche et a contemplé le monde. L'homme qui en voulait plus a continué d'avancer tête baissée pour voir jusqu'où il pourrait étendre sa domination.

Il aura fallu 25 millions d'années à l'Orang-outan pour atteindre les cimes de Bornéo et la sagesse des anciens. C’est après toutes ces années, que nous avons enfin levé les yeux pour constater que nos frères étaient toujours là.

En guise de rédemption, nous tentons maintenant d'organiser la survie de ces grands singes. Est-il trop tard ? Là n'est pas la question. Il faut plutôt se demander quelles sont nos réelles motivations. L'éthique ? Elle n'existe que parce que nous l'avons inventée. L'Orang-outan n'est pas assez développé (ou pas assez con) pour éprouver de la rancune à notre égard et si il savait parler, il descendrait tranquillement de son arbre pour nous dire : "Ça fait un moment que je t'observe de là-haut et tu m'as l'air bien angoissé. Ne te soucie pas pour moi mon vieux frère, j'ai pris le temps de vivre et je n'ai pas peur de qui m'attends. Quant à toi, tu ferais mieux de te reposer..." Après quelques clignements d'yeux silencieux, nous nous débarrasserions de nos pantalons, nos vestes, nos slips et nos emmerdes, puis nous monterions nous asseoir sur une branche de la forêt de Bornéo fumer notre dernier paquet de Gitanes en contemplant le monde aux côtés des Orangs-outans.


Partager

jeudi 19 mars 2009

COCO CANCOILLOTTE



Vous situez sans hésitation l'Alsace sur la carte de France ? Vous avez appris en cours de géographie que les Vosges et le Jura font partie des plus grands massifs français ? Vous roulez en Peugeot ? Mais que savez-vous de la Franche-Comté ? Pourtant, au milieu de la choucroute alsacienne, de la moutarde de Dijon, des chômeurs de Moselle et des grosses fortunes Suisses, trône la Franche-Comté. Région la plus boisée de France, elle se cache timidement derrière ses forêts de chênes pleines de charmes.

Pourquoi cet article me direz-vous ? Pourquoi pas vous répondrais-je ! Il paraît que 20 millions de Français ont été émus par Bienvenue chez les Ch’tis … 20 millions ? Le lobby du Nord ne m’impressionne point alors je riposte en publiant cet article qui aurait pu s’intituler ‘ien ‘oir les Frainc-Comtou ! 20 millions ? Il y a des mystères qui ne s’expliquent pas. Pour ma part, j’espère au moins faire sourire 20 lecteurs en peignant le portrait de la région Est.

Gênes identifiés 47° 33' 05' Nord, 6° 26' 02' Est, je suis immatriculée 70, programmée pour manger de la patate et du fromage au lait cru à tous les repas. Première génération née en dehors des frontières Haute-Saônoises, mes sœurs et moi sommes pur-sang de parents pur-souche, ce qui nous donne un pur style. Nous ne représentons pas à nous trois un cas isolé, à l'origine de cette lignée, nos aïeules ont été productives et nous ne comptons pas moins de huit cousines dans la fleur de l'âge. Est-ce la consommation de cancoillotte dès le plus jeune âge qui a fait germer ces jeunes pousses à la cuisse ferme, aux yeux vifs et aux cheveux brillants ? L'explication est peut-être ailleurs mais les faits sont indéniables : nos mères ont rivalisé de perfection pour donner naissance à d'aussi beaux spécimens.

Les Haut-Saônois ne sont pas en reste. Ils font partie de cette catégorie d'hommes virils à jamais perdue dans nos mégapoles (sur)urbanisées. Ils ont la culture du travail physique, pas toujours par choix et même souvent par nécessité. C'est pourquoi je tiens à rendre hommage à mes oncles qui ont tous bâtis leurs maisons immenses à la sueur de leurs fronts. Cependant, après de longues années sacrifiées à faire tourner la bétonnière, ils ne laissent jamais tomber la truelle, devenue prolongement naturel de leur bras droit. Le dur labeur déshydrate mais les Franc-comtois ne se laissent jamais mourir de soif, j’ai même tendance à penser qu’à l’instar des camélidés, ils ont développé au niveau de la ceinture abdominale, une sorte de réserve de liquide dans laquelle ils puisent leur énergie. Outre le passage de la bosse du dos vers le ventre, l’autre différence avec le chameau est que ce dernier peut se passer de boire pendant 7 jours…mais comme on dit là-bas : "L'Arbois, plus on en boit, plus on va droit".

Cette belle région est accueillante mais elle se mérite. Les parisiens doivent s’armer de patience et parcourir les 300 premiers kilomètres d’autoroute au bout desquels se dressent les fortifications de la citadelle de Langres… Cette étape mérite un aparté. Ceux qui connaissent la route savent qu’il ne faut pas s’y arrêter. Langres, c’est comme les grandes steppes de Mongolie mais en moche, l’hiver y est l’unique saison, la visibilité y est quasi nulle en raison d’un épais et mystérieux brouillard qui, malgré les rafales de vent permanentes, pèse de tout son poids sur ce haut plateau. Lorsqu’enfin vous arrivez à vous extraire de ces terres hostiles, il faut encore compter une bonne centaine de kilomètres en lacets pour atteindre la fin du périple.

Le bout du chemin, c'est la terre des ancêtres, le pays du soleil levant. Les hivers y sont rudes mais on s'y sent bien. Pour certains c'est ailleurs, pour moi c'est là-bas et certains signes ne trompent pas. Si les boussoles indiquent le Nord, mon aiguille interne pointe vers un autre cardinal : née en banlieue Est, je vis à Paris Est dans un appartement orienté plein Est. L'Amour, comme le magnétisme est un phénomène physique, par lequel se manifestent des forces attractives ou répulsives d'une personne vers une autre. Ces forces peuvent être produites par des aimants. Ce fut une surprise mais ce n'est certainement pas un hasard alors si mon aimant à moi vient de là-bas.

Il faut cependant se méfier de l’eau qui dort et des oiseaux qui chantent, car il y a peu de rose dans ces prairies vertes. Vu du ciel, l’Est est situé à droite et d’un point de vue électoral cela s’en ressent. Permettez-moi cette allégorie « mal à droite » pour illustrer le fond de ma pensée mais Jean-Marie est à la Haute-Saône ce que la mouche à merde est au cul d’une vache comtoise, un parasite qui fait partie du paysage. Les tendances politiques dans notre pays, comme les boussoles, semblent être soumises aux lois physiques du magnétisme. Ainsi, la France, de l'ouest à l'est, est écartelée par les extrêmes. Je me dis que face à la logique de la science, aucune campagne électorale ne fait foi...

Le comble de la littérature est de s'en remettre à la science pour exprimer des sentiments. A moins que ce ne soit de la pudeur mal placée. A méditer. A chacun ses madeleines de Proust, les miennes sont les patates de mémère Lulu. A chacun ses souvenirs d'enfance, les miens sont dans les chansons de la Mémé. A chacun ses conneries de gamin, les nôtres sont dans le poulailler de pépère Julo. A chacun ses frayeurs de môme, les nôtres sont dans le grenier de mémère Suzanne. A chacun ses bisous qui claquent fort, ceux là sont ceux de mémère Monique.

Je dédie cet article à mes grands-parents, mes parents, mes soeurs, mon futur mari, mes oncles et tantes, mes cousins et cousines...et Dieu sait qu'il y en a !

Allez, Arwar ! La p'tite de la Lulu

Partager

jeudi 5 mars 2009

COCO ULTRA

Dimanche, jour saint, la bouche du métro déverse son flot de pèlerins rouges et bleus. La foule converge d'un pas assuré vers le temple sacré du football. Les regards sont solennels, la tension est palpable, les paroles se font rares et au loin, le grondement sourd et mystique des tambours émanant des travées du parc des princes lance un ultime appel à la prière. Les 40000 fidèles prennent place dans les tribunes et entament leur psalmodie.

Notre club qui es au sommet de la L1,
que ton nom soit sanctifié,
que ta passe soit millimétrée,
que ton dribble soit chaloupé,
que ton règne vienne,
que la ligue des champions soit au bout de la saison.
Donne-nous aujourd'hui notre victoire de ce jour.
Pardonne-nous nos sifflets,
comme nous te pardonnons aussi tout ces tirs non cadrés.
Et ne nous soumets pas à la pression,
mais délivre nous de la relégation.
Enculé !

Partout, des cierges rouges illuminent puis enfument les tribunes. Au fur et à mesure que la fumée se dissipe, elle laisse apparaître les 11 disciples tous de shorts vêtus, muscles saillants et torses bombés, foulant la pelouse fertile du stade. Le ton solennel laisse alors place à des scènes de liesses exacerbant les chants des supporters tandis que le mégaphone sur pattes exhorte la foule à s'égosiller encore plus fort. ICI C'EST PARIS ! Est-il besoin de le rappeler ? Oui, il est besoin, car à chaque match, des belligérants aux croyances douteuses investissent la tribune visiteurs et provoquent les fidèles parisiens en brandissant leurs étendards aux couleurs criardes.

De tout temps, les croyances ont engendré des guerres cruelles et sans merci. Les manuels d'histoire annoncent la fin de ces conflits en France en 1787... l'Equipe continue pourtant encore aujourd'hui à relater les conflits qui opposent le nord au sud, le bleu marine au bleu ciel, les princes aux cyclistes, les St-Germains aux Olympiens. La guerre froide fait rage, et les fidèles parisiens tentent d'exorciser non sans courtoisie les impies marseillais sous l'emprise du Malin en prononçant les paroles dictées par le Divin : "Canebiera madre fornicare".

La ferveur communicative envahit les kops et les virages jusqu'à la 45ème minute où vient le moment de la communion. L'homme sandwich prend alors les barquettes de frites ; et, après avoir rendu grâces, les donne aux supporters, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prend ensuite les packs de 1664 ; et, après avoir rendu grâces, il leur donne, en disant : Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance.

Au retour des vestiaires, et selon le résultat au tableau d'affichage, la tension fluctue. Après avoir entendu les sages paroles du prophète Le Guen, les disciples reviennent plus déterminés que jamais et se donnent jusqu'au bout de leurs forces poussés par les chants des supporters. Lorsqu'au coup de sifflet final, le PSG s'impose, la foule laisse exploser sa joie, l'exaltation est intense et envahit le cœur de chacun. Hommes et femmes, mineurs et majeurs, chômeurs dynamiques et cadres en fin de droit, bobeaufs et racailles, alcooliques repentis et fumeurs de gitanes, seuls ou en meute, Auteuil et Boulogne, policiers ripoux et délinquants honnêtes, qu'elle soit bonne ou mauvaise, les supporters ont la foi, l'essentiel est là.

Alléluia !


Partager

samedi 14 février 2009

COCO LAUGHING OUT LOUD

Ce vendredi sur les ondes de Nova, Le Dr Rouzaud nous livrait son diagnostic : "A chaque époque ses façons de parler, de définir l'ambiance du moment..." Si dans les années 70 les utopistes s'enflammaient en dissertant sur les thèmes de liberté et de révolution, les sujets de discussion ont évolué au fil du temps. C'est ainsi que dans les années 80, on a commencé à entendre parler du Sida...

Vous saisissez l'idée ? Des mots apparaissent dans notre vocabulaire au fur et à mesure que la société évolue et nous pond de nouveaux sujets de discussion. C'est ainsi que dans les années 90 les mots télé & réalité se sont unis dans nos bouches pour ne former qu'un ! Un poil anxiogènes, les années 2000 n'échappent pas à la règle et nous suggèrent de nouveaux oxymores : "terrorisme & Islam, crise & subprimes, réchauffement & climatique, fonte & banquise, France & en-bas, émeutes & cités, fesse & bouc..." Pourquoi pas... Mais s'il fallait décerner le 7 d'Or du mot de l'année, il serait attribué à...... LA CRISE ! Toutes mes félicitations "La Crise", vous êtes plébiscitée par les médias ! Après une longue traversée du désert, vous voilà de retour et vous faites fort !!

Car oui, c'est la criiiiiiiiiiiiiise ! C'est la crise aux infos, c'est la crise dans le métro, c'est la crise au boulot, et c'était vraiment trop beau pour durer, c'est de nouveau la crise au PSG... Bref, c'est la crise et tout le monde nous les brise ! Nous sommes en 2009 et la France sombre dans son flot d'idées noires. La France entière ? Non ! Une poignée d'irréductibles gaulois résiste encore et toujours à la morosité ambiante. Comment !? Qui sont ces insolents qui osent nous rire au nez alors que notre pouvoir d'achat est en berne ? La France tire la gueule et sa jeunesse ricane bêtement... Je vous parle de la génération Laughing Out Loud ! lol quoi ! Celle qui est Mdr et qui déploie ses membres étonnement élastiques au rythme de la Tecktonik comme autant de pieds de nez à la société.

On parle souvent du fossé entre les générations mais celui-là est bien réel, il se creuse et prend forme dans le langage qu'emploient les adolescents de l'an 2000. Vous y êtes forcément confronté, lorsqu'en tant qu'adulte conscient du grave tournant que prend notre société et couvant anxieusement ce qu'il vous reste d'actions Eurotunnel, vous tentez de responsabiliser le jeune iroquois à jean slim. Pour peu qu'il daigne vous accorder quelques secondes d'attention entre deux sms, et alors que vous dissertez sur votre retraite par répartition en danger, il lève un regard méprisant vers vous et dans un ultime effort de communication, rompt le monologue par un : "chu surgaver tu komans tro ame fére chié"

Vous demeurez là, incrédule, ne sachant plus comment lui faire prendre conscience que son avenir n'est pas rose. Mais regardez un peu plus loin que l'horizon dont vous avez laissé le soin à Pujadas et D'Arvor de définir les limites. Et si... Mais oui ! Et si la jeunesse lançait un appel à la résistance ? C'est la crise mais notre joyeuse bande de "coupe mulets" dresse ses barricades. Les mots contre les mots. En 68 les étudiants jetaient des pavés, 40 ans plus tard, ils balancent des onomatopées ! Mwahahaha gniiiii… ! booo té tro nule povtip sé tp abuzé kwa tu m!ragoute><>

Tandis que vous tremblez sur votre canapé en attendant la sentence prononcée par le présentateur du JT : "La bourse de Paris clôture à -9,04%..." Stupeur ! Miss météo prend le relais, l'air grave, le thermomètre perd -9,04°C..., votre ado, quant à lui, loooool de se voir si beau en ce miroir. Il n'en a que faire de votre vocabulaire délétère et se refuse à être austère, quitte à sacrifier la langue de Molière... Moins bête qu'il n'en a l'air...MDR...

Partager

mercredi 21 janvier 2009

COCO HIGH TECH


Une étude très sérieuse menée par Ipsos/Menstyle.fr révèle que le High-Tech est devenu le principal centre d'intérêt de nos congénères de sexe masculin âgés de 25 à 45 ans. Les résultats de cette étude sont édifiants : entre un nouveau produit technologique et une partie de jambes en l'air, la majorité des hommes choisira sans hésitation le dernier bijou high-tech... Ça vous étonne ?

Quand la femme dévoile toutes ses prouesses le premier soir, l'innovation technologique offre à l'homme une source de renouveau intarissable ! Vous n'avez pas compris ? Je développe... La femme en est restée à sa version bêta sans possibilité d'envisager un jour une version 4.0 ou alors sous forme de robot japonisant qui lève la patte en repassant ou qui achète le dernier JoyPad (attention ça devient technique !) en même temps que les croissants.

"Vivre sans LCD c'est dur, même si le cathodique persévère
Ça sert, mais pas à trouver ses repères c'est sûr
Perdre son Iphone c'est pire ! Demande à Pit, je t'assure
T'as pas saisi, enlève la mer de la Côte d'Azur"

D'aucuns, selon leur influences musicales, reconnaîtront à travers cette parenthèse prosaïque un clin d'œil à un grand nom du rap français, mais comme il le dirait lui-même : "Là n'est pas la question" !

Je reviens donc à nos moutons, ceux-là mêmes qui nous ont coûté un bras et qui, fiers de leur haute définition, trônent dans nos salons. Je parle bien-sûr de la colonie d'appareils électroniques en transit dans mon appartement. Je précise "en transit" car aussi innovante soit-elle, elle ne tarde jamais à devenir obsolète ! Damn ! Vous avez fait un chrome pour vous offrir ce plasma et dans 5 ans, personne ne se battra sur Ebay pour rafler l'écran...

C'est ainsi que feu mon vieux cathodique, après de longues années de bons et loyaux services s'est fait remercier pour céder la place à un charmant petit LCD HD Ready. Ce dernier n'a cependant pas eu le temps de s'acclimater et s'est retrouvé sur la touche en moins de temps qu'il n'en faut pour zapper entre dix émissions merdiques. La faute à son propriétaire avide de nouvelles technologies qui a jeté son dévolu sur le tout dernier LCD Full HD ultraplatretroéclairétntin
tégréeaquospixelsystemIIIquickshoot dont l'envergure dépasse la mienne, les bras tendus et les ongles longs.

C'est à mes lectrices que je m'adresse, vous qui comme moi savez apprécier la perspicacité de l'homme de 25 à 45 ans lorsqu'il décide subitement d'adapter toute sa batterie d'accessoires à son nouvel LCD géant. Son argumentation est pointue et aussi fournie qu'une notice d'utilisation. Il sait par exemple justifier le prix de la PLAYSTATION®3 v2.53 (399 € avec bon de réduction de 49 € soit 350 € seulement !) et se fait le relais du service communication de Sony® lorsqu'il s'agit de déployer l'incroyable éventail de possibilités qu'offre ce bijou de technologie : Oh oui Sony ! Donne moi de l'espace de Stockage ! Envoie moi du Blue-Ray ! Inonde moi de démos de jeux à 5 € !

Voilà qui m'amène à la conclusion de cet article. En feuilletant Le Monde 2 de cette semaine, j'ai découvert le téléviseur qui poussera les nôtres vers la sortie grâce à son écran OLED : Le voici, il arrive, la crème de la crème. Les écrans LCD sont désormais qualifiés de conventionnels, on nous explique que leur contraste n'est pas parfait ! Coooomment ?! Si, si ! L'écran OLED a un contraste parfait car il émet sa propre lumière, lui ! You fuck my wife ? You fuck my fucking wife avez-vous envie de demander à Sony car oui Messieurs, il va falloir remonter un argumentaire en béton pour expliquer à Madame que finalement, le LCD full HD que vous avez ramé pour avoir ne suffit plus à apprécier la 30ème version de Final Fantasy et que du coup, il va peut-être falloir acheter la PS6... On verra chérie, on verra...

Partager